Accepter sa part anxieuse pour apprendre à la gérer et finir par l’apprivoiser.
Travailler sur l’anxiété est difficile. Idéalement, nombre de patients aimeraient que le psychologue ait le pouvoir de leur enlever cette part d’anxiété qui leur empoisonne la vie. Malheureusement, le thérapeute n’est pas un chirurgien qui pourrait procéder à l’ablation de l’anxiété.
Il n’y a pas de trucs et astuces pour que le patient se sente immédiatement soulagé de son anxiété et encore moins pour la faire disparaître comme par enchantement. C’est naturellement très frustrant pour celles et ceux qui souffrent de troubles anxieux, de phobies ou d’obsessions.
Souvent, le découragement les guette.
Temps et patience, alliés précieux pour surmonter son anxiété
Leur trop-plein d’anxiété exige d’eux une résolution immédiate. Mais le travail sur l’anxiété demande du temps et de la patience.
Comme souvent, le plus dur à admettre, c’est que c’est que pour réussir à canaliser cette part anxieuse de soi, il faut d’abord l’accepter.
- D’abord, on accepte sa part anxieuse…
- Ensuite, on apprend à la gérer…
- Puis, on finit par l’apprivoiser…
En quelque sorte, il s’agit de passer de dominé par l’anxiété à dominer l’anxiété. C’est forcément un chemin plus ou moins long suivant les cas.
Dans certains cas, les thérapies de type TCC ou EMDR sont utiles pour apporter une forme de soulagement. Ces thérapies aident le patient à s’exposer plus tranquillement à son anxiété. Leur effet peut sembler plus rapide et immédiat mais ça ne suffit pas toujours.
Il arrive que l’anxiété remonte dès que la personne traverse une période difficile. Dans ce cas, il faut s’atteler à un travail plus en profondeur. Evidemment, cela demande toujours plus de temps et de patience. Le plus dur est d’accepter de ne pas avoir des réponses immédiates.
La raison est relativement simple…
Atteindre le mécanisme de l’anxiété plutôt que ses manifestations
L’anxiété se focalise sur des sujets divers mais c’est le mécanisme sous-jacent qu’il faut atteindre pour aider le patient à mieux gérer ses peurs. Il est donc nécessaire et important de:
- Travailler sur les peurs enfouies du patient
- Travailler sur les émotions qui indiquent ce que le patient vit
- Ne pas chercher à réprimer ses pensées
- Ne pas chercher à faire disparaître son anxiété immédiatement
Négliger tout ou partie de ces quatre points, c’est prendre le risque de patiner parce qu’on reste prisonnier de la forme que prend l’anxiété au détriment du fond du problème.
Or, c’est dans cette profondeur que se trouvent les solutions.
En thérapie, pour aller dans ce travail de fond, il faut accepter de :
- Faire confiance au thérapeute
- Se faire confiance à soi
- Lâcher prise
Même si le chemin est long et difficile, il ne faut pas perdre l’espoir de se sortir de son trouble anxieux.
Parfois, dans le cas d’anxiété intense et durable, il est éventuellement judicieux de recourir à un traitement médical pour s’apaiser. Cela peut aider dans le travail thérapeutique. L’apaisement provisoire par un traitement médical permet de laisser du temps à la thérapie d’agir dans la profondeur et de porter ses fruits.
Vous souffrez d’anxiété mais le cortège de pensées qui viennent avec ce trouble ne vous définit pas. C’est en acceptant ça que petit à petit vous allez défusionner d’avec vos pensées anxieuses. C’est la première étape, c’est la plus importante.
* Illustration en tête d’article par 愚木混株 Cdd20 de Pixabay