Il fait nuit. Tout est calme. La maisonnée est en train de dormir d’un sommeil profond.
Un bruit de pleurs vous attire vers la chambre du petit.
Ce n’est rien, ce n’était qu’un cauchemar…
C’est une scène très banale de la vie de famille. Parfois, les cauchemars du petit peuvent devenir une petite nuisance dans le quotidien. Voilà ce qu’il y a à savoir…
Les cauchemars sont très fréquents chez l’enfant surtout entre 2 et 5 ans. C’est une période de remaniement des places de chacun dans la famille qu’on connaît sous le nom de période œdipienne.
C’est une période propice à la manifestation et l’expression d’une angoisse. Le cauchemar est une de ces manifestations qui s’alimente du développement psycho-affectif de l’enfant.
Développement de l’imaginaire et mauvais rêves
C’est dans cette tranche d’âge que l’enfant va commence à développer son imaginaire à travers le jeu symbolique et le faire semblant.
Ce déploiement de l’univers imaginaire et fantasmatique de l’enfant donne lieu à une production intense de rêves et de cauchemars.
Les cauchemars sont souvent associés à des peurs nocturnes telles que la peur des monstres, la peur du noir ou celle des bruits environnants.
Cauchemars et peurs nocturnes sont naturels. Ils font partie du développement psycho-affectif de l’enfant.
De l’angoisse de séparation au cauchemar
Le sommeil est associé à la séparation d’avec le monde familier de l’enfant. Il ressent une angoisse à se séparer de ses parents d’où sa réticence à aller se coucher.
C’est la base d’un besoin quasi-universel des enfants : le rituel du coucher. Pour que l’enfant s’endorme bien, il doit être rassuré et apaisé par ses parents. C’est le but des rituels tels que la lecture d’une histoire.
Du cauchemar à la verbalisation
Au matin, l’enfant raconte ses cauchemars aux parents. C’est tout à fait normal. C’est un moyen d’évacuer ce qui lui a fait peur.
Ces cauchemars sont le plus souvent des choses vécues dans la journée transformées par son imaginaire. Les peurs et frustrations de la journée inconsciemment refoulées sont transformées en mauvais rêve.
Pour réagir à ça, les parents ne doivent surtout pas analyser les cauchemars de l’enfant. Il est préférable de le rassurer sur le fait que tout le monde fait des cauchemars même les grands.
Parler est la clé.
C’est ce qui permet de savoir ce qui va et ce qui ne va pas dans sa vie quotidienne à la maison ou à l’école.
Parler et expliquer simplement les choses permet de l’aider en anticipant les changements potentiellement générateurs d’angoisses tels qu’un déménagement ou une grossesse.
De tels événements dans la vie de l’enfant peuvent le bousculer et remanier des choses pour lui. Ce sont des moments durant lesquels il peut avoir le le sentiment d’être exclu ou abandonné.
Il est important de le rassurer dans ces moments. Ses peurs et ses cauchemars s’atténueront.
Une question de fréquence
Il est inutile de s’alarmer des cauchemars de son enfant sauf quand ils deviennent très fréquents. C’est quelque chose de subjectif et difficile à estimer.
Si l’enfant fait des cauchemars toutes les nuits sur une période de plusieurs semaines, alors il faut être vigilant. C’est probablement le signe qu’il y a quelque chose de plus profond qui perturbe l’enfant.
Un tiers extérieur, psychologue ou pédo-psychiatre, vous permettra d’en parler et faire la part des choses. En général, ce type d’aide permet de dédramatiser les choses et de faire circuler la parole.
Chacun s’exprime et retrouve sa place. Les parents trouvent en eux les ressources personnelles pour rassurer leur enfant. L’enfant peut continuer à grandir en ayant appréhendant mieux ses peurs et en ayant plus confiance en lui.