Avant de consulter pour un enfant, les parents ont souvent cette question sous-jacente à leur démarche même si elles n’est pas toujours posée dans ces termes et aussi clairement.
De manière générale, quand un psychologue démarre un suivi psychologique ou une thérapie avec un enfant, il ne prend pas le(s) parent(s) en thérapie. C’est le cas pendant toute la durée du suivi mais aussi quand la thérapie de l’enfant est terminée.
La seule exception à cette règle est le cadre bien particulier de la thérapie familiale où la famille entière est suivie en thérapie.
C’est un principe de déontologie et d’éthique qui repose sur le fait que le positionnement du thérapeute se doit d’être le plus neutre possible.
Le but de la thérapie est justement d’aider à mieux situer la place de chacun dans la famille. Différencier les espaces de parole est un moyen d’atteindre cet objectif.
Quand il y a une demande de suivi pour un enfant, en règle général, je reçois les parents et l’enfant lors d’un premier rendez-vous.
Cet entretien sert à faire le point sur la situation de l’enfant et de la famille afin de proposer l’aide la plus adaptée à l’enfant.
Quand l’enfant est jeune, il y a toujours un lien qui est fait avec les parents car ce qui se joue pour l’enfant est le plus souvent lié à la dynamique familiale. Selon les situations, la bonne avancée du suivi de l’enfant nécessite parfois de recevoir le(s) parent(s) individuellement une ou deux fois.
L’objectif est de faire le point ou pour aborder quelque chose en particulier. On revoit ensuite l’enfant si besoin avec ou sans ses parents selon la situation même s’il y a toujours du lien avec eux.
Ces rendez-vous ponctuels de soutien à la parentalité peuvent aider à désamorcer des difficultés vécues par l’enfant.
Par contre, si les parents ont besoin d’un espace de parole régulier pour eux, soit en couple ou de manière individuelle, je les oriente vers un autre psychologue qui pourra les recevoir.
Ainsi, les espaces sont bien différenciés et clairs pour tout le monde.
Il est important que chacun ait son espace car l’enfant doit aussi pouvoir investir librement la relation avec le thérapeute.
L’enfant doit pouvoir établir un lien de confiance.
Il doit pouvoir s’approprier cet espace de parole parce que c’est le sien. C’est important qu’il sente également que les parents l’autorisent à parler avec le thérapeute car ils sont en confiance par rapport à ce suivi.
Il peut arriver que le thérapeute reçoive un parent seul, à sa demande, pendant quelques minutes avant de recevoir par l’enfant. C’est souvent à la demande du parent, quand il y a des questions très spécifiques autour de l’enfant.
Les espaces peuvent se croiser. Ces croisement font du lien mais ne mélangent pas les espaces. Le lien avec les parents est rassurant pour les enfants. Les entretiens sont malgré tout soumis au secret professionnel au même titre que les entretiens avec un adulte.
En règle générale, les suivis psychologiques d’enfants seuls peuvent commencer à partir de 6 ou 7 ans. C’est l’âge auquel l’enfant peut commencer à manifester le besoin et l’envie de parler seul avec un thérapeute. La durée d’un entretien sera peu ou prou la même que celle d’un entretien avec un adulte.
On peut proposer de recevoir un enfant seul, sur un temps court, dès l’âge de 3 ou 4 ans, s’il le souhaite et toujours en lien avec les parents. Cependant, le psychologue ne peut pas forcer un enfant à rester seul avec lui s’il ne veut pas.
Le cadre peut être souple mais j’accorde toujours une importance au fait de bien expliquer les limites de mon champ d’intervention aux parents et aux enfants. C’est ce qui garantit une bonne pratique et permet l’évolution positive de la prise en charge des patients.
Bonjour,
Votre article est très intéressant. Je découvre comment se passent des séances pour enfant avec mon petit de 3 ans.
Mais il y a quelque chose qui me pose question : mon enfant refuse d’être seul avec la psychologue. J’ai essayé de partir de la pièce mais il a hurlé pendant un moment, il est resté seul avec la personne puis elle a autorisé à ce que je revienne voyant qu’il ne se calmait pas. Ce fut très dur il en a presque vomi tellement il pleurait.
Que faire si cela se reproduit à chaque séance ? Comment le professionnel peut-il faire une séance « normale » si l’enfant refuse que le parent soit présent ?
Merci
Pardon je voulais dire dans ma dernière phrase, si l’enfant refuse que le parent parte (erreur dans ma phrase)