A l’occasion d’une conférence donnée par une psychologue qui travaille à l’hôpital Marmottan, dans une consultation spécialisée auprès de jeunes adolescents et adultes addict aux jeux vidéo, j’ai appris plein de choses intéressantes sur ce domaine que je vais vous transmettre à mon tour.
Il existe trois catégories de jeux vidéo qui n’engendrent pas tous le même risque de dépendance.
Première catégorie de jeux vidéo : RTS ( Real Time Strategy).
Ce sont des jeux de réflexion, en 2D, qui se rapprochent du jeu d’échec. Il s’agit de jeux de combat entre deux adversaires où l’un doit tuer l’autre pour gagner. Ces jeux n’engendrent pas en général de dépendance. Cependant, on peut quand même en avoir une utilisation abusive si on se connecte à internet.
Pourquoi?
La raison est que cela augmente le facteur d’excitation car le joueur peut jouer avec des personnes à l’autre bout du monde par exemple. Il va être dans une quête de performance en cherchant à avoir le meilleur classement.
La deuxième catégorie de jeux vidéo : Le FPS (First Person Shooter).
C’est un jeu de réflexe qui demande de la concentration. C’est un jeu en 3D où il faut tuer le maximum d’ennemis. Le pistolet qui est représenté sur l’écran devient le prolongement de la main du joueur.
Ce jeu a une fonction de délassement car il permet au joueur de se couper de ses soucis et du monde extérieur. La plupart des adolescents finissent par arrêter ce jeu et passent à autre chose.
La troisième catégorie de jeux vidéo: MMORPG ( Massively Multiplayer Online Role Playing Game).
Ce sont des jeux de rôle et de simulation qui regroupent au moins 185 joueurs simultanément. Ces jeux se jouent en réseau et ont une réalité permanente.
Ces jeux présentent le plus grand risque de dépendance et sont souvent à l’origine de la demande de consultation pour les problématiques d’addiction.
L’un des jeux les plus connus de cette catégorie est le jeu World of Warcraft.
Le jeu World of Warcraft est très accrocheur car il permet au joueur d’incarner un personnage sous la forme d’un avatar. Ce qui est d’autant plus attractif pour les adolescents qui sont dans une quête identitaire.
Ce jeu a un aspect projectif car il permet à l’adolescent de s’identifier à son avatar en lui apportant toutes les caractéristiques d’un idéal de lui-même.
Dans certains cas, ce jeu peut représenter un refuge protecteur pour l’adolescent par rapport à la réalité extérieure.
Ce jeu peut également apporter à l’adolescent, une forme de soutien narcissique, en lui permettant d’évoluer dans un monde qui s’adapte à lui et qui le récompense systématiquement de ses efforts contrairement à ce qui se passe dans la vie réelle.
Dans ce jeu, le jouer se sent reconnu parce qu’il agit. Il fait partie d’un groupe de pairs «la guilde», ce qui coincide avec le besoin d’appartenance à un groupe propre à la dynamique de l’adolescence.
Certains adolescents peuvent trouver dans ce jeu un palliatif à des difficultés relationnelles dans la vie réelle, en se sentant utile et accepté dans ces groupes virtuels liés au jeu.
Attention, le propos n’est pas de dire que tout adolescent ou jeune adulte qui joue à ces types de jeux va devenir dépendant. Seule une minorité de jeunes ou d’adultes le devient.
Mais c’est important pour les parents et les professionnels de connaître les mécanismes sous-jacents à ces jeux pour être vigilant afin de prévenir un risque de dépendance.
Une utilisation des jeux vidéo mesurée n’est pas nocive par contre quand l’adolescent ou l’adulte s’enferme des heures dans les jeux et se replie, cela peut être un signe d’alerte.
Quels sont les signes d’alerte de la dépendance aux jeux vidéo?
La dépendance au jeu vidéo est souvent précédée de signes avants coureurs tels que l’absentéisme scolaire, la chute des résultats scolaires. Dans ces cas là, il est important d’aller consulter.
En cas de refus du jeune, les parents peuvent consulter pour parler de leur inquiétude à un professionnel. Ce qui va les aider à désamorcer la situation et leur permet de trouver des moyens d’aider l’adolescent sur du long terme.
Bonsoir,
Le problème c’est que beaucoup de spécialistes critiquent ces perspectives et surtout la plupart des études sont mitigés sur la question. ce qui me gène sur le plan éthique c’est qu’on fait passer
comme une affirmation , ce qui est encore un débat et qui n’est pas encore scientifiquement et cliniquement tranché.
Si cela vous intéresse d’approfondir qui est bien plus complexe que ce qu’elle semble être je vous conseille cette sélection de liens :
http://psyinfos.blogspot.com/search/label/addiction%20aux%20jeux%20vid%C3%A9o
Je suis d’accord avec vous sur le fait que c’est une question en débat et c’est justement la question que je souhaitais poser dans cet article. Je vous remercie pour votre commentaire.
Article intéressant. J’apprécie le fait que vous ne fassiez pas le lien direct entre jeux vidéo, addiction, violence etc. Mickael Stora, psychologue et spécialiste dans le domaine, a également
publié quelques ouvrages sur la thématique et il a mis en avant tous les bénéfices qu’un jeune pouvait tirer des jeux vidéo. Je crois même qu’au CMP où il exerçait, il avait utilisé le jeu vidéo
comme médiation.
La question est celle de l’adrénaline mais aussi du stress (certains jeux vidéo dits violents sont assez stressant. objectifs compliqué, tirs multiples de toutes part). Donc juste après une partie,
on se retrouve stressé et classiquement c’est ce que l’on observe auprès des personnels médicaux et en général avec un effet du stress sur l’humeur, l’irritabilité et l’empathie.
Après le jeux vidéo est aussi un défouloir qui permet d’évacuer son stress, mais lors du jeux le joueur est souvent stréssé par les conditions de jeux.