En consultation, je rencontre souvent des parents confrontés à des troubles de l’endormissement de leur enfant. Ces troubles sont parfois révélateurs de quelque chose de plus profond et moins visible tel que l’angoisse de séparation,des changements de vie ou des difficultés diverses.
Dans le cadre d’une consultation, il est utile de se pencher sur le symptôme (trouble de l’endormissement) avant de s’attaquer à ses causes. Cela soulage les angoisses de l’enfant, répond à la demande des parents et aide à mieux préparer un suivi si besoin.
Au fil des années, j’ai adopté quelques outils que je conseille aux parents dont le jeune enfant présente des troubles de l’endormissement et du sommeil.
Les Rituels d’Endormissement
Les rituels d’endormissement permettent aux parents d’aménager un espace et un temps de tranquillité qui apaise l’enfant avant qu’il ne s’endorme.
Raconter une histoire – C’est un classique des rituels d’endormissement. Raconter une histoire permet d’accompagner l’enfant au bord du sommeil afin qu’il ne se sente pas seul. Les parents peuvent aller plus loin en se donnant pour objectif de l’aider à s’endormir seul.
Pour ce faire, après avoir eux-même raconté une histoire, les parents peuvent passer une histoire enregistrée en laissant l’enfant seul dans sa chambre. Le choix est vaste mais je conseille beaucoup des histoires dont l’objectif est d’apaiser l’enfant (type sophrologie).
Le respire-moi – C’est une autre forme de rituel d’endormissement dans lequel les parents peuvent s’impliquer même si ce rituel est essentiellement centré sur l’enfant. Il s’agit d’apprendre à l’enfant une technique de respiration consciente afin qu’il fasse ce petit exercice dans son lit avant de s’endormir.
En pratique, il s’agit de respirer de la manière suivante : inspirer en gonflant le ventre comme un ballon et expirer en soufflant par la bouche comme à travers une paille. L’enfant fait ça 3 fois au moment du coucher. Cette technique de respiration permet à l’enfant de se détendre afin qu’il s’endorme mieux.
La visualisation positive – Comme son nom l’indique, je conseille à l’enfant de penser à une chose ou à une activité qui lui a fait plaisir dans la journée. S’il fait ça au moment du coucher, cela facilite l’endormissement en créant un état de bien être.
Communiquer avant le coucher – Le dernier conseil à intégrer dans les rituels d’endormissement concerne les parents qui sont absents au moment du coucher – que ce soit occasionnel ou régulier. Le parent absent peut communiquer par SMS (au minimum) avec l’enfant afin de lui souhaiter une bonne nuit.
Au-delà des rituels d’endormissements, il y a d’autres outils qui permettent aux enfants de mieux gérer les émotions suscitées par la séparation liée au sommeil.
Les objets transitionnels
Les objets transitionnels sont des objets qui sécurisent l’enfant parce qu’il les utilise pour représenter une présence rassurante. Le doudou est l’objet transitionnel le plus connu car c’est celui que l’enfant investit le plus précocement, dès l’âge de 8/9 mois. Tous les enfants n’ont pas forcément de doudou mais ils ont tous besoin d’objets rassurants qui leur donnent des repères avant l’endormissement.
La veilleuse – Une veilleuse, ou un filet de lumière à défaut, peut rassurer l’enfant au moment de l’endormissement. Cette petite luminosité, tout comme entendre les bruits de la maison, l’aide à ne pas se sentir seul, à se rassurer et à mieux s’endormir.
L’attrape-rêve – C’est une astuce que j’affectionne beaucoup pour aider les enfants qui font des cauchemars. L’attrape-rêve, à acheter ou à bricoler soi-même, est une façon poétique de les aider à mieux gérer les émotions générées par les cauchemars.
L’attrape-rêve peut tout aussi bien être une boîte à cauchemars ou tout autre objet qui sécurise l’enfant et qu’il investit comme un repère rassurant.
Les Outils d’Analyse
Le tableau du sommeil – Ce tableau est tenu par l’enfant accompagné de ses parents, ou par les parents si l’enfant est trop jeune. Il permet de noter et suivre tout un tas d’informations sur le sommeil. On peut y noter les nuits où l’enfant dort dans son lit, les nuits où il y a des difficultés d’endormissement, etc… On y note aussi le pourquoi, les émotions, etc…
C’est un outil très pratique parce qu’il permet de faire du lien avec le thérapeute qui va pouvoir relier des événements aux troubles du sommeil. Le tableau permet d’abord à l’enfant de valider ses progrès par rapport au sommeil. Il permet aussi de mieux comprendre ce qui l’aide à s’endormir tout en ne se focalisant pas que sur les difficultés qui font aussi partie du processus.
Ce sont là quelques techniques que j’aime conseiller aux parents que je reçois en consultation. Appliquer ces techniques permet de soulager les angoisses de l’enfant et de ses parents. Cela permet aussi de comprendre plus facilement les causes des troubles du sommeil, si besoin, dans le cadre d’un suivi relativement court en général.